Située à Cimiez, au cœur de Nice, la vaste propriété Claret s’étendait sur plusieurs hectares et remonte à une époque antérieure à la Révolution. Elle appartenait à un cordelier du nom de Claret, qui légua ce domaine aux séminaristes. Le site jouxtait au nord-ouest les terres du comte Caravadossi et au sud-est la villa Aspremont, et était limité au sud-ouest par le chemin Saint-Vincent. Accessible uniquement par un chemin sinueux et difficile, ce domaine était un lieu isolé jusqu’à l’ouverture de l’avenue George V, qui facilita l’accès.

 

À Cimiez, les paysages champêtres demeurent visibles aujourd’hui, comme le chemin des Moines menant à l’ancienne villa Caravadossi. En dépit de l’urbanisation, l’ancien Grand Séminaire, dissimulé par la végétation, témoigne encore de l’histoire du site.

 

L’histoire du Grand Séminaire de Cimiez commence bien avant 1870. Nice, ville marquée par la Contre-Réforme catholique, possédait déjà un séminaire, créé au XVIe siècle suite aux décisions du Concile de Trente. Ce séminaire, initialement localisé rue Droite à Nice, fut fermé pendant la Révolution, puis réouvert en 1806 par l’évêque Colonna d’Istria dans un monastère abandonné à Cimiez, avant de déménager à plusieurs reprises au fil des années.

 

Dans les années 1820, le séminaire fut menacé de disparition en raison de la mauvaise qualité de son enseignement. Ce n’est qu’après des réformes menées par les évêques Galvano et Pierre Sola, ainsi qu’un don pour la construction d’un nouveau bâtiment, que l’établissement retrouva une nouvelle vitalité. L’architecte Jules Febvre fut chargé de bâtir un nouveau séminaire sur ce site. Les travaux achevés en 1898 donnèrent naissance à un imposant édifice en pierres de taille. L’entrée principale était ornée de colonnes et d’un clocher qui dominait la chapelle. Ce séminaire moderne abritait plusieurs salles d’études, bureaux, réfectoire et dortoirs. À l’ouverture, les 55 élèves installés dans ce cadre plus agréable qu’au Vieux-Nice étaient également bénéficiaires de l’accès rapide au centre-ville grâce à un tramway récent. Mais ce havre de paix ne dura pas longtemps.

 

Grand séminaire Cimiez

 

En 1905, la loi de séparation de l’Église et de l’État entraîna la fermeture du séminaire. Les biens ecclésiastiques furent confisqués et réaffectés aux services départementaux. En 1908, l’État décida de réutiliser les bâtiments du Grand Séminaire à des fins éducatives et y installa l’École Normale des Filles, qui remplaça l’établissement de Mandelieu. La chapelle, quant à elle, fut transformée en dépôt pour les Archives Départementales en 1932.

 

Après la Première Guerre mondiale, le bâtiment servit d’hôpital auxiliaire avant de revenir à son rôle éducatif. Plus récemment, il a accueilli l’IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres), qui est devenu un centre académique important. Depuis 1984, les Archives Départementales ont déménagé vers le CADAM, et les Archives Municipales de Nice ont pris possession de l’ancienne salle d’archives du Grand Séminaire, intégrant ainsi le site à la gestion administrative de la ville.

 

Cette propriété, marquée par son passé religieux et éducatif, témoigne de l’évolution de la société niçoise et de ses institutions. Aujourd’hui, les vestiges du Grand Séminaire, avec son architecture imposante et son passé complexe, demeurent un symbole vivant du patrimoine historique et éducatif de Nice.

Source : Michel Massimi – Cimiez la banlieue champêtre de Nice

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