Le saviez-vous ? À l’emplacement actuel des résidences modernes du Parc Saint-Maur se dressait autrefois l’un des plus remarquables témoins de la Belle Époque à Cimiez : le Château Saint-Maur.
Édifié à la fin du XIXᵉ siècle par le diplomate anglais Sir Arthur Henry Seymour, puis acquis par le baron Goscinle de Saint-Maur, le château se distinguait par son allure majestueuse. Colonnades élégantes, tourelles, terrasses raffinées, portail en fer forgé et vastes jardins formaient un décor digne des plus belles demeures de la Riviera.
Aux alentours de 1900, la propriété et ses 2 400 m² furent cédées à bas prix à Gustave Siever. Le domaine, riche en vergers et vignes, fut peu à peu divisé. Jean Scuderi en fit l’acquisition et transforma l’ensemble en une élégante résidence offrant une vue imprenable sur la mer. Il fit également don d’un terrain voisin à la ville, qui devint un square inauguré en 1912.
Dans les années 1920, le château passa entre les mains d’un nom illustre : Charles Pathé, pionnier du cinéma et fondateur de la célèbre société Pathé. Passionné d’art et d’innovation, il fit réaménager les jardins « à la française » avec l’aide du paysagiste Octave Godard. En 1927, après avoir fusionné son entreprise avec Kodak pour créer Pathé-Kodak, Charles Pathé vendit la propriété avant de se retirer à Monaco.
Le domaine connut encore d’autres propriétaires, dont l’antiquaire anglais Henry Berger et le négociant turc Ahmet Aayri. Abandonné pendant la Seconde Guerre mondiale, le château fut finalement démoli dans les années 1960.
Aujourd’hui, les cinq immeubles du Parc Saint-Maur se dressent à sa place. Ils constituent le discret héritage d’un passé prestigieux qui a marqué l’histoire de Cimiez.
