Les voyages forment la jeunesse, parfois aussi les peintres. Françoise Détrie a posé ses valises et son chevalet voici une quinzaine d’années à Cimiez, à deux pas du Musée Matisse. Et si la lumière jaillit dans son salon par les baies vitrées, elle irradie aussi de ses toiles chatoyantes qui jalonnent et racontent son voyage initiatique dans le monde des beaux-arts.

 

C’est au Maroc où elle est naquit que Françoise Détrie contracta le virus. Dés l’âge de 13 ans elle suit des cours de dessins puis apprend la peinture à l’huile avant d’intégrer la section « Art plastique » du lycée français de Casablanca. Très vite, l’étudiante se fait remarquer par son talent qui lui permet tout en enseignant le dessin de réaliser pour la cour royale du Maroc des décors exclusifs, tableaux, fresques murales, paravents sur soie, coussins personnalisés. « Durant cette parenthèse enchantée j’ai découvert les merveilleux paysages de Rabat, Fez ou Marrakech, mais aussi le jardin de Majorelle racheté par Yves Saint Laurent et les tableaux du maitre qui sublime son extraordinaire collection de plantes venus des cinq continents. » Le bleu de Majorelle comme les pastels de Chagall, les peintres orientalistes et impressionnistes influenceront durablement son travail.

En arrivant sur l’autre rive de la Mare nostrum en 1996, Françoise s’installe sur notre belle colline niçoise qui fut, elle aussi, villégiature royale. L’artiste y retrouve l’intensité de la lumière de son pays natal et poursuit sa quête picturale en élargissant sa palette à Cimiez à l’école MGM en classe d’arts appliqués. Aucune technique (faux marbre, faux bois, patines etc.), aucun support ne lui résiste. L’artiste peint sur le verre, la porcelaine, le tissu, et même sur le plexi glass. C’est sur la base de cette matière qu’elle crée en 1998, un aquarium en trois dimensions dont elle déposera le brevet. Elle réalise pour un armateur chinois des fresques sur soie en trompe-l’œil pour le yacht  Ambrosia I. Car cette technique est devenue le péché mignon de celle qui voue une admiration pour les paysages brésiliens aux couleurs inimitables initiés au XVIII éme siècle par la manufacture Zuber : « la référence historique du trompe l’œil en arts décoratifs ! ».

Mais Françoise, avide de nouveaux horizons, fait ses valises à nouveau. De Tahiti à Singapour elle puise dans ces paysages exotiques, l’inspiration qui lui permet d’exposer ses œuvres de Cannes (Hôtel Carlton) à Vienne (Museum Squartier) et de répondre aux commandes qui affluent de New York, Hong Kong, Mexico ou Papeete. Cette notoriété lui vaut également quelques belles récompenses : la médaille d’agent de la ville de Paris (peinture sur soie), la Médaille d’or de la société académique  d’Arts Sciences-Lettres. En Juillet 2001, celle qui a peint une fresque de 7 m au Pavillon Mossa de l’hôpital de Cimiez reçoit le très distingué « Lys d’Or » décerné par le Mécénat Français lors d’une soirée de gala à Cannes, pour ses actions caritatives et humanitaires.

Aujourd’hui, Françoise Détrie qui vient de présenter ses travaux à Saint Paul continue de s’adonner à la peinture, une passion qu’elle a souhaité faire partager en créant des cours d’initiation et de perfectionnement aux arts appliqués dans son atelier du boulevard de Cimiez.

 

 

 

 

 

 

 

Article écrit par

Cimiez.com

CIMIEZ.COM vous propose chaque semaine l’actualité du quartier : activités culturelles & associatives, évènements, spectacles, bonnes adresses et portraits de tous ceux qui font de Cimiez un lieu de vie privilégié.