Sur l’aquarelle d’Alexis Mossa datée du 20 juillet 1897, conservée dans les collections du Musée Masséna à Nice, la “Ferme Rose” émerge d’un paysage de campagneverdoyant. Quelques années plus tard, cette ancienne métairie, propriété de l’Abbaye de Saint Pons, vendue aux enchères par l’État, est acquise par le compte Prozor, avant d’accueillir un autre propriétaire illustre, le peintre Paul Iribe.
Artiste protéiforme, celui qui invente le catalogue de mode avec l’album Les robes de Paul Poiret racontées par Paul Iribe en 1908, publie Le Mot en 1914 avec Jean Cocteau, enchante Hollywood par ses décors dont celui de la version muette des Dix Commandements de Cecil B de Mille, décèdera d’une crise cardiaque sur le court de tennis de la Villa La Pausa de Coco Chanel qu’il allait, dit-on, épouser.
Quelques années passeront avant que la batisse, désormais connue sous le nom de Maison Rose, ne soit acquise par une autre personnalité du monde des lettres, Henri Bosco. Quittant son Maroc de coeur, le romancier revient s’installer dans la cité natale de sa mère mais à distance de la ville, dans ce lieu un peu magique où il semble retrouver le paradis perdu de son enfance.
Campagnard dans l’âme, né dans le Luberon, il apprécie le calme de cette maison où son fidèle Ragui, un gros chien blanc, pourchasse joyeusement les renardeaux qui s’égarent dans la propriété. Henri Bosco y coulera des jours studieux et paisibles, écrivant entre ces murs une quinzaine d’ouvrages entrés désormais dans l’histoire mondiale de la littérature.
