Modeler, tailler, fondre la matière font pleinement partie de l’activité créatrice de Marc Chagall à partir des années 1950. Il produit ainsi une centaine de pièces sur les thèmes qui lui sont chers. L’exposition du musée national Marc Chagall met en lumière la diversité des matières et des variations des reliefs qui caractérisent cet ensemble d’œuvres encore méconnu de l’artiste.

 

Tout au long de sa vie, le génie inventif de Marc Chagall (1887-1985) l’a poussé à se confronter à des techniques très variées : dessin, peinture, gravure, céramique, mosaïque, vitrail, tapisserie…Ce large éventail compte également une pratique de l’artiste encore peu connue du grand public : la sculpture.

À l’exception de L’Épaisseur des rêves présentée à Roubaix en 2012, rares ont été les expositions consacrées à ce thème. Le musée national Marc Chagall, dont la collection recèle cinq exceptionnelles pierres taillées, a choisi de révéler cet aspect encore méconnu de l’œuvre de l’artiste au cours de l’été 2017.

C’est à partir de 1949, alors qu’il s’installe à Vence, sur la Côte d’Azur, que Marc Chagall découvre la pratique de la sculpture. L’artiste s’initie d’abord au volume par le modelage, en créant des céramiques au sein de divers ateliers de la région, dont l’atelier Madoura de Vallauris. Émerveillé par la richesse des terres et des roches de la région, dans lesquelles se reflètent tous les coloris de la lumière méditerranéenne, Chagall s’attaque au travail de la taille de la pierre, utilisant volontiers la pierre de Rognes, matériau provençal aux éclats coquillés jaunes (Moïse, 1952-1954), mais également le marbre (Deux têtes, une main, 1964). Pour certaines pièces, l’artiste fait appel à la prestigieuse fonderie Susse afin de les éditer en bronze, déclinant un travail de peintre sur les patines et un regard de graveur sur les reliefs et volumes de l’œuvre en métal (La Bête fantastique, 1959-1960). L’exploration de nouveaux matériaux par la sculpture et la céramique dure plus de trente ans et nourrit, enrichit et renouvelle son approche de la peinture, à travers une matière revisitée.

Au total, Marc Chagall a créé près d’une centaine de pièces sur les thèmes qui lui sont chers : célébration de l’amour, représentations animalières et scènes bibliques. L’exposition permettra de découvrir une soixantaine d’entre elles et comprendra également des cuivres et des bois gravés (cuivres gravés à l’eau-forte et à la pointe sèche de La Bible, 1931-1956) ; bois gravés de Poèmes, 1968) ainsi que des collages inédits qui

témoignent de la recherche constante que constitue, pour l’artiste, la question du volume.

Les œuvres réalisées pour l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d’Assy (La Biche et L’Oiseau, 1957) ou encore pour la cour intérieure de l’hôtel particulier d’Ira Kostelitz à Paris (Oiseau et Poisson, 1964-1966) – connue sous le nom de Cour Chagall, aujourd’hui intégré dans le parc de la Fondation Gianadda de Martigny (Suisse) – seront ainsi présentées pour la première fois à Nice, dévoilant un nouvel aspect du travail de l’artiste, dans la lumière méditerranéenne du musée national Marc Chagall.

 

 

Exposition Marc Chagall, Sculptures

Du 27 mai au 28 août 2017

Musée national Marc Chagall

 

Article écrit par

Cimiez.com

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