Cemenelum, aux origines de Cimiez

Avant les villas Belle Époque, les oliviers centenaires et les musées renommés, la colline de Cimiez fut le berceau de la ville romaine de Cemenelum. Ce site archéologique majeur, encore visible aujourd’hui à travers ses arènes et ses thermes, témoigne d’un passé prestigieux souvent méconnu des Niçois. Entre mémoire antique et patrimoine vivant, Cemenelum rappelle qu’à Cimiez, l’histoire ne se contemple pas seulement — elle se vit, pierre après pierre.

 

Cemenelum, version modernisée

Sur la colline de Cimiez, bien avant les jardins et les villas actuels, se trouvait l’oppidum des Védiantiens, une tribu ligure installée depuis le VIᵉ siècle av. J.-C. Menacés par leurs voisins, ils choisirent d’appeler Rome à l’aide en 154 av. J.-C., ce qui ouvrit la voie à l’implantation romaine. 

Cemenelum naquit ainsi, d’abord comme simple camp militaire sur la route de la Gaule et de l’Espagne, puis progressivement comme capitale de la nouvelle province des Alpes Maritimes vers 150 apr. J.-C.

 

L’arrivée des Romains transforma la région : les pasteurs devinrent agriculteurs, les campagnes furent organisées en grands domaines, et la ville prit forme. Cemenelum se dota d’un forum, de thermes alimentés par deux aqueducs, et d’un amphithéâtre construit au Ier siècle puis agrandi deux siècles plus tard. 

Là, jusqu’à 5 000 spectateurs pouvaient assister à des spectacles, ce qui laisse imaginer une population d’environ 20 000 personnes dans la cité et ses alentours. Cemenelum accueillait même des personnages importants de l’Empire, comme l’impératrice Salonina.

 

La ville connut son apogée sous Septime Sévère, au IIIᵉ siècle. Mais dès le siècle suivant, les menaces d’invasions poussèrent l’administration provinciale à se déplacer à Embrun. Les édifices se dégradèrent, les pierres furent réemployées, et la population se concentra progressivement sur Nikaïa, mieux protégée. 

Au VIᵉ siècle, Cemenelum était quasiment abandonnée. Une tentative de renaissance autour de l’abbaye Saint-Pons, au IXᵉ siècle, ne suffit pas à redonner vie à l’ancienne capitale.

 

Cimiez Cemenelum

 

Les arènes de Cimiez sont l’un des rares témoins visibles de cette histoire. Modestes par leurs dimensions (67 m sur 56), elles servirent d’abord d’espace d’entraînement militaire avant de devenir un amphithéâtre à part entière. 

Restaurées au XXᵉ siècle, elles retrouvèrent leur vocation festive en accueillant spectacles populaires puis concerts du Nice Jazz Festival jusqu’en 2011.

 

Aujourd’hui, les ruines de Cemenelum rappellent qu’ici s’est déroulée une véritable vie urbaine romaine : organisée, animée, et connectée à l’Empire. Un morceau d’Antiquité posé au cœur de Nice, que l’on peut encore explorer, à ciel ouvert, en arpentant les allées du site archéologique de Cimiez.

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