À Cimiez, chaque rue, chaque façade, chaque jardin semble raconter une histoire. Parmi ces demeures qui ont façonné le prestige du quartier, la Villa Les Roches Choisies occupe une place à part. Nichée entre l’ancien monastère et le vallon du Paillon, cette propriété figure depuis longtemps sur les cartes anciennes — comme un repère immuable dans le paysage patrimonial de Nice.
Édifiée au XIXᵉ siècle sur un vaste domaine verdoyant, la villa faisait partie d’un ensemble harmonieux comprenant également la villa des Arènes et la villa Saint-Ange. Ce site, riche en vestiges, fut longtemps la cible de pillages : de nombreux objets d’art et pierres précieuses en furent extraits.
À l’époque, l’accès au site se faisait uniquement par un étroit sentier partant du bord du Paillon, à hauteur de la chapelle Saint-Eloi (aujourd’hui chemin Saint-Yriel), et rejoignant le sud du plateau Bellanda. Trop exigu pour le passage des charrettes, son élargissement aurait nécessité des travaux considérables, jamais entrepris.
En 1811, le domaine appartenait alors à Raymond Guilloteau, un Marseillais tombé sous le charme de Nice, qui fit de cette parcelle d’environ 7 000 m² un lieu d’exception. À la croisée du chemin Saint-Yriel et de la grande allée du monastère, il bénéficiait d’une situation privilégiée, dominant les collines tout en restant à quelques pas du cœur de Nice. Déjà à l’époque, le secteur attirait une clientèle fortunée, séduite par la douceur du climat et la beauté des paysages.
La proximité des arènes permit à Guilloteau de mettre au jour plusieurs vestiges antiques. En 1870, deux villas se partageaient encore la parcelle : l’une appartenant à la famille Gain, l’autre au docteur Alphonse Guidibault, éminent cardiologue et grand amateur d’archéologie.
Quelques décennies plus tard, c’est le docteur Alphonse Guidibault, cardiologue et passionné d’archéologie, qui transforma Les Roches Choisies en une véritable villa-musée. De style néoclassique, la demeure abritait de superbes collections : sarcophages, mosaïques et sculptures romaines, soigneusement mises en scène au cœur d’un jardin méditerranéen.
La villa changea plusieurs fois de mains au fil du temps — passant de la famille Bonna à la Fondation Auguste Raynaud, avant d’être offerte à l’évêché de Nice. Depuis 1971, elle abrite la Maison diocésaine, mais conserve encore son allure majestueuse, ses murs chargés d’histoire et ses allées ombragées.
Aujourd’hui, la Villa Les Roches Choisies illustre parfaitement ce qui fait la magie de l’immobilier à Cimiez :
un subtil mélange de patrimoine, de verdure et d’architecture raffinée.
Entre belles demeures Belle Époque, résidences historiques et propriétés de caractère, Cimiez reste l’un des quartiers les plus prisés de Nice — un lieu où chaque villa raconte une page d’histoire.