Plus de 200 artistes, une cinquantaine d’expositions réparties entre Cannes et Menton, impossible cet été d’échapper à « l’art contemporain et la Côte d’Azur » !

En 1997, La Côte d’Azur fut célébrée par l’historien d’art André Chastel à l’occasion de l’exposition : La Côte d’Azur et la modernité. Du 23 juin à fin novembre, la plupart des lieux culturels du département (musées, fondations, galeries, centres d’art, écoles d’art,) ouvriront le second volet d’une saga qui débute en 1951 et se referme en 2011. Un panorama à 360 ° convoquant plus 200 artistes du Nouveau Réalisme aux tendances actuelles.  Sur le territoire niçois une dizaine de lieux accueillent cette monstration sans précédent.

La Cote d’azur fut le lieu de villégiature studieuse pour les maitres de l’art Moderne, Picasso, Matisse, Léger, Chagall ou Cocteau. Mais, au delà de cette réputation la manifestation entend montrer que la région reste également depuis 60 ans un formidable creuset qui n’a cessé de produire : «un territoire pour l’expérimentation ». Ainsi les institutions à l’initiative de ce grand projet ont-elles choisi d’organiser une exposition d’envergure mettant en lumière la plupart des sujets ou supports (Sculpture, peintures, photos, installations, vidéo etc) abordés par les artistes depuis 1951. A Nice, trois grandes expositions thématiques à découvrir cet été : Direction le MAMAC, le Musée Chagall et  la Villa Arson !

MAMAC : La couleur, sinon rien !

Vivre sur la Côte d’Azur n’est pas une expérience anodine pour un artiste. Et la gamme vivement colorée de ses paysages eut indéniablement des répercussions sur la création. Yves Klein en est un exemple marquant, lui qui y initia le premier monochrome. Une toile irradiée de ce bleu intense (IKB International Klein Blue) que lui inspira le ciel et la mer de Nice. Quoi de plus légitime que Le MAMAC s’attache à développer l’interrogation de l’artiste sur la Couleur, quand elle devient le fondement de l’œuvre. « La Couleur en avant », met ainsi l’accent sur ce mode d’expression au fil du temps : des tenants de la modernité (Raoul Dufy, Henri Matisse, Pablo Picasso, Marc Chagall, Fernand Léger,) à la génération post-duchamp qui émancipe la couleur jusqu’au monochrome (Yves Klein, Gottfried Honneger, Bernar Venet, Albert Chubac etc.) va même jusqu’à éluder les outils du peintre (Niki de Saint Phalle, César ou Arman). D’autres, plus tard ont prolongé ces interrogations en leur donnant des réponses novatrices de « l’aliment blanc » de Robert Malaval aux travaux de Claude Viallat ou Noël Dolla. Quant à la nouvelle création, le MAMAC dévoile comment cette dernière s’est investie à son tour aidée parfois par une technologie innovante ou simplement en explorant le médium.

Musée Chagall : La peinture autrement

A ce stade, le Musée Marc Chagall semble prendre la relève. En effet, si ce dernier est universellement reconnu pour son éclairage de l’œuvre du message biblique, sa galerie contemporaine accueille toute l’année des artistes de la nouvelle génération. A la suite du volet historique développé au musée national Fernand Léger à Biot, le musée Chagall donne à voir avec « La peinture autrement II »  les démarches de ces créateurs qui, dés les années 80 amenèrent l’art pictural sur le terrain expérimental. Adrian Schiess, Pascal Pinaud, ou Cédric Teisseire s’intéressant au travail des surfaces ou aux accidents provoqués, d’autres convoquant des matériaux impropres comme la profondeur noire du pétrole des pièces du groupe BP, mais aussi le tissu, le scotch, le chewing-gum ou les aliments dans les œuvres de Sandra Lecoq, Marc Chevalier et Michel Blazy.

Villa Arson en trois temps

Ce programme d’exposition ne serait complet sans la contribution du Centre national d’art contemporain de la Villa Arson qui, développe lui trois axes complémentaires. Vous avez toujours voulu tout savoir sur la performance, « Le Temps de l’Action – Acte I »  est pour vous. Cette exposition, premier acte d’une vaste enquête menée par la Villa Arson depuis 2007 sur l’histoire de la performance sur la Côte d’Azur trouvera son terme en 2012, mais déflore dors et déjà le sujet en réunissant films, photos, objets et documents divers liés à la pratique. L’aventure débute en 1951 avec le scandale des Lettristes au Festival de Cannes, se prolonge avec les interventions des Nouveau Réalistes, des femmes pinceaux d’Yves Klein aux « colères » d’Arman, sans oublier Ben et son Théâtre d’art total, Fluxus. Les espaces alternatifs des années 70 et 80, invite des personnalités singulières comme Serge III ou Pierre Pinoncelli et la nouvelle génération de performeurs (Éric Duyckaerts, Arnaud Labelle-Rojoux, Jean-Luc Verna etc). Le Temps de l’Écoute révèle lui les pratiques sonores et musicales autour de plasticiens (Pascal Broccolichi, Jean Dupuy, Vincent Epplay, Arnaud Maguet etc.) mais aussi par la bande de musiciens célèbres : Sun Ra, Soft Machine et les Rolling Stones dont l’exil à la villa Nellcote (Villefranche-sur-Mer) influença notablement, entre autres artistes, la trajectoire de Robert Malaval. Enfin pour Le Temps du Territoire l’artiste Emmanuel Régent est invité à redéfinir l’architecture azuréenne via une installation murale à grande échelle, qui constitue une cartographie inédite du territoire.

A voir également à Nice :

Le Théâtre de la Photographie et de l’Image présente un portrait de la région, réalisé par sept photographes sur un  thème partagé avec le Musée André Villers à Mougins : « photographe marcheur ».  Les Abattoirs – Chantier Sang Neuf sort de son mutisme pour accueillir une réflexion autour de son projet mis en scène par l’artiste plasticien Stefan Shankland. La galerie Espace A VENDRE, dans ses nouveaux murs propose trois expositions dévoilant trois de ses artistes permanents : Stéphane Steiner, Emmanuel Régent, Thierry Lagalla. La Galerie de la Marine offre une vitrine aux jeunes diplômés de la Villa Arson. La Galerie Sandrine Mons invite au Loft, Cédric Teisseire et Stéphanie Marin à croiser leur talent. Une proposition entre design et art pictural conceptuel. La Galerie Sapone revient sur le groupe 70, cinq artistes « têtes chercheuses » qui sortirent la représentation picturale de son cadre pour investir d’autres perspectives plastiques. L’Atelier Soardi invite Dominique Angel et Henri Olivier et L’Hôtel Windsor, Ben qui réalisa une des premières chambres d’artistes dans cet hôtel pas comme les autres qui en compte aujourd’hui pas moins de 28.

Pour connaitre l’intégralité de la programmation « l’Art Contemporain et la Cote d’Azur » consultez : www.artcontemporainetcotedazur.com

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