Classée aux Monuments historiques en 1913, L’église abbatiale Saint-Pons fait aujourd’hui l’objet d’une grande opération de rénovation. Installée sur la rive droite du Paillon, sur le flanc de l’Hôpital Pasteur, cette église de style baroque est un véritable carrefour historique.

 

Pontius, sénateur romain, victime des persécutions contre les Chrétiens en l’an 258, fut exécuté sur les lieux de l’édifice actuel. Fondée à l’époque carolingienne (VIIIe siècle) sur l’emplacement de la sépulture du premier martyr Saint-Pons, son histoire serait liée à l’empereur Charlemagne qui aurait demandé à son neveu, l’évêque Siagrius, d’honorer le Saint par la construction d’un tombeau. L’empereur serait même venu plusieurs fois in situ. Aujourd’hui, des fragments d’un tombeau carolingien se trouvent dans la première chapelle ouest de l’église, la chapelle Sainte-Thérése. L’église connaît au Moyen-âge une grande période de rayonnement dans la vie de la cité niçoise. C’est notamment sur le parvis de l’église que fut signé en 1388 l’acte de « dédition » de Nice à la Savoie. Au début du XVIIIe siècle, l’abbaye est rattachée au domaine royal. La dernière restauration de l’église date de 1725 et s’inscrit dans le mouvement de la grande époque baroque.

Pendant la Révolution, le monastère subit l’occupation militaire française et fut converti en hôpital jusqu’en 1797. Les bâtiments furent placés sous séquestre jusqu’au Concordat. Le culte est rétabli à Nice en 1799. Le Comté de Nice retourne au Roi de Sardaigne en 1815. La Congrégation des Oblats de Marie de Pignerol s’installe à l’abbaye Saint-Pons. En 1855, le Gouvernement Sarde transfère la propriété du monastère de l’Evêque à celui de l’Etat. Avec l’annexion du Comté de Nice en 1860, l’Abbaye Saint-Pons est transféré à l’Etat français puis à la ville de Nice. En 1908, le monastère est transformé en annexe de l’hôpital Saint-Roch.

En 1910, débute la construction de l’hôpital Pasteur, inauguré le 6 juin 1937 en présence du Président de la République Albert Lebrun. Par la suite, le quartier prit le même nom en raison de l’importance du centre hospitalier et de son abbaye. L’église est classée au titre des Monuments Historiques par arrêté du 3 mai 1913. Le 16 juillet 1914, l’église de l’ancienne abbaye est érigée en paroisse. Les façades et les toitures de l’église et du cloître sont inscrites quant à elles à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 29 décembre 1949.

 

LE COMTE DE NICE EN IMAGES

 

Fermée au public depuis 1999, L’église abbatiale Saint-Pons fait aujourd’hui l’objet d’un programme de restauration générale par la ville de Nice. Ce programme s’étalera de septembre 2016 à aout 2018, le cout de l’opération s’élevant à 2 854 527 euros. L’adhésion à la Fondation du Patrimoine permettra à la Ville de Nice de trouver une partie des financements restant à sa charge dans les projets de restauration de son propre patrimoine, sous forme de mécénat d’entreprises ou individuel.

La rénovation extérieure de l’édifice concerne les façades, la charpente et la couverture, la réfection de l’étanchéité de la terrasse et de la révision de l’éclairage décoratif, des menuiseries et des vitreries. Pour la partie intérieure du bâtiment, les travaux porteront sur la remise en état des menuiseries et du mobilier, la conservation des peintures et badigeons sur murs, pilastres et voutes ; la restauration des retables et des autels, des enduits et patines d’harmonisation ainsi que le revêtement des sols.

Le projet de restauration avec un curseur historique de 1725 a pour finalité de mettre en valeur l’une des plus belles églises baroques de Nice de par la richesse de son histoire et de son architecture d’inspiration turinoise. Ainsi, l’église abbatiale Saint-Pons retrouvera sa splendeur d’autrefois et accueillera son public.

Ce projet de restauration de l’église s’intègre dans une restructuration complète de l’hôpital Pasteur II. De manière exceptionnelle cet été, l’église-abbatiale Saint-Pons a été investis par l’artiste niçois Ernest Pignon-Ernest avec la présentation de sa série « EXTASES ». Au terme de sa restauration L’église devrait retrouver une vocation culturelle. Elle pourra recevoir, pendant l’année, des concerts de l’Orchestre Philarmonique de Nice ou de compagnies privées ainsi que des débats, conférences ou colloques.

 

 

 

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Cimiez.com

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