Résidant à Cimiez, François Fauchon partage sa vie entre son métier de cancérologue et sa passion pour l’art contemporain qui a fait de lui l’un des collectionneurs les plus actifs et engagé.

 

« J’étais venu sur la Côte deux ou trois fois en congrès de médecine. Et ça fait maintenant 25 ans que j’habite à Cimiez… Pour rien au monde, je ne retournerais travailler à Paris ! ». À Nice, François Fauchon, avoue avoir trouvé une qualité de vie incomparable. «  J’exerce le métier de médecin. Ma spécialité, c’est la cancérologie en radiothérapie. Une spécialité stressante, mais passionnante. »

 

Docteur Fauchon - Gentleman collectionneur

 

Rien ne le prédestinait pourtant à embrasser cette carrière médicale. « Je suis le seul de ma famille à avoir choisi cette profession ». À dix ans François lit les récits du docteur Schweitzer. C’est à ce moment que la vocation lui vient. Il est littéralement fasciné par cette épopée de la médecine coloniale.

« Mon père a débuté comme contrôleur dans une raffinerie à Strasbourg puis a travaillé pour des filiales du groupe, dont Lesieur. Il est devenu ensuite directeur financier d’un laboratoire pharmaceutique qui vendait des médicaments et produits cosmétiques en France, en Afrique et en Chine ». Après sa scolarité dans la capitale puis en Alsace, François fait son cursus de médecine à la Pitié-Salpêtrière optant pour une spécialité peu prisée. : Les tumeurs cérébrales. « C’est une pathologie qui rebute de nombreux médecins. Le contact avec les patients et les familles touchées en décourage plus d’un» explique François : « Je me félicite d’ailleurs que les trois plans cancer initiés depuis 2003 aient recadré la profession sur le plan éthique en créant un cahier des charges et des obligations morales. Ne pas décider tout seul, mais en comité, prévenir les patients de tout ce qui est entrepris, de la toxicité de certains traitements, toutes ces contraintes ont permis d’éviter les dérives ».

 

François avait déjà une expérience en libéral à Paris lorsqu’il décide en 1989 de rejoindre à Nice un grand groupe très structuré. « Ma priorité est de traiter les patients humainement, mais avec de bons moyens technologiques tout en continuant à chercher». Cette démarche l’a conduit à intégrer à Nice le Centre de Haute Energie crée en 1964, un pionnier en matière d’accélérateur de particules. Ce groupement associe des radiologues de l’institut Arnaud Tzanck et œuvrant dans des scanners et IRM différents. Le cabinet est rue Lamartine, mais le centre de radiothérapie boulevard Pasteur, au pied de la clinique Saint François. «  Un projet est en cours afin de nous développer en installant un centre de 1500 m2 dans une clinique de Nice, tout en restant indépendant de cette structure ».

La recherche clinique occupe une large part de son activité. Dernièrement, François Fauchon a fait don à l’institut de biologie de Valrose d’un automate qui permet des recherches ciblées sur les tumeurs cérébrales. « Il n’y en a que 4 en France. Cet appareil permet de récupérer les cellules souches, d’en faire une banque française et ainsi d’étudier des médicaments permettant de les cibler. »

 

Docteur Fauchon - Cimiez

 

 

Depuis 1992, François Fauchon réside à Cimiez d’abord au Régina. « J’ai vécu pendant une dizaine années dans ce lieu magnifique, puis dans d’autres résidences de cette colline. Une vue imprenable sur la Baie des Anges, le jardin des Arènes, un havre de paix et de verdure, que demander de mieux !…Et comme le docteur Jekyll, j’ai une autre face, mais elle n’est pas cachée… J’avoue une passion qui me dévore, l’art ! Et spécialement pour l’art contemporain. Les soirs de vernissage, je fais la tournée des cimaises, et j’ai du mal à revenir bredouille … » Curieux, insatiable, friand de nouveautés et de rencontres, François Fauchon s’est constitué une riche collection (plus de 300 pièces) faite de coups de cœur avec les artistes d’ici (Louis Cane, Denis Castellas, Noël Dolla, Jacqueline Gainon, Frédérique Nalbandian, Bernard Pagès, Henri Olivier, Gérald Panighi, Tatiana Wolska etc.) et d’ailleurs. Un fond qui témoigne aussi de sa fidélité à Pat Andréa, Ronan Barrot, Vincent Bizien, Alun Williams, Gérard Garouste comme à quelques francs-tireurs américains découverts lors de ses voyages professionnels ou auprès de galeristes comme Jean-Michel Marchais ou Ceysson. «  Bernard Ceysson, ancien conservateur des Musées possède des galeries à Paris, Luxembourg, Genève, et bientôt à New York. Il fait un travail de défrichage admirable que je suis de très près ».

Afin de partager ces découvertes François Fauchon souhaite maintenant acquérir un bel espace. En attendant, il a accepté de les exposer dans des lieux atypiques, pas toujours destinés à l’art : « Responsable du mécénat d’entreprise au sein des Amis du MAMAC dont je suis le vice-président depuis 8 ans, j’avais rencontré à la Villa Arson, la direction de la Société Générale, également soutien du MAMAC. J’ai réalisé trois expositions dans leur succursale de Jean Médecin en mettant en avant quelques artistes engagés comme Joyce Pensato qui détourne les icônes de la société américaine, Sadie Laska, Ronan Barrot, Pat Andréa ou les sculptures de Folkert de Jong. Quelques pièces ont pu choquer certains, mais ce défi m’a amusé ». C’est son côté gentleman provocateur…

 

En tant qu’amateur d’art, le doc collectionneur apprécie sa proximité avec les musées Chagall et Matisse. « Et plus bas la Villa Caméline, où Hélène Fincker propose d’excellentes expositions». François Fauchon reste très lié au Musée Chagall : « j’ai adoré la période avec Maurice Fréchuret et celle sous la direction du regretté Jean-Michel Foray, un homme cultivé, généreux qui a ouvert le musée à l’art contemporain comme le souhaitait Marc Chagall. J’ai vu de belles choses et même prêté quelques tableaux comme pour l’exposition de Ronan Barrot en 2010, un artiste que je collectionne depuis ses débuts, ou pour celle de Denis Castellas en 2014, un autre ami ».

François Fauchon soutient également la Fondation Maeght. Son goût de la culture, François le doit à sa mère qui d’origine paysanne était très sensible aux beaux-arts. « Pendant les vacances, elle nous emmenait dans tous les châteaux, les musées et les sites historiques. Cela m’a marqué. Comme la médecine que j’ai choisie, d’une autre manière j’ai compris que l’art sauve ! »

 

Article écrit par

Cimiez.com

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